un seul mot me vient à l’esprit et ce mot c’est tout simplement Bravo
C’est juste le plaidoyer d’un jeune homme de 24 ans à la moustache brossée, nœud papillon autour du cou derrière un pupitre. Un discours de 3 minutes durant lesquelles Clément Choisne, tout juste diplômé de l’une des meilleures écoles d’ingénieurs de France, Centrale Nantes, explique qu’il ne veut pas de la voie royale qu’on lui propose après ses études.
https://youtu.be/3LvTgiWSAAE
Un système qui crée des élites « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. », commence le jeune ingénieur de 24 ans en citant Albert Camus. Un étudiant pétri par son éducation, aussi excellente soit-elle, mais qui, elle-même, est le fruit du système. Un système qui créé des élites pour trouver des solutions mais qui ne s’attaque pas au vrai problème. « Je suis perdu, incapable de me reconnaître dans la promesse de vie d’un cadre supérieur en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation », explique-t-il dans sa vidéo.
«Je suis perdu, incapable de me reconnaître dans la promesse de vie d’un cadre supérieur»
Clément Choisne
Le directeur d’école, pris à partiChose rare lors d’une cérémonie de remise de diplôme, Clément Choisne prend même à parti le directeur de son école. « Quand sobriété et décroissance sont des termes qui peinent à s’immiscer dans les programmes centraliens mais que des grands groupes industriels à fort impact carbone sont partenaires de mon école, je m’interroge sur le monde et le système que nous soutenons », se révolte calmement Clément Choisne. « Monsieur le directeur, je la prends la parole aujourd’hui pour vous dire que je pense que vous vous trompez sur la vision que vous avez de la transition écologique et les moyens que vous y attribuez », ajoute le jeune diplômé, originaire du Mans. Son discours a été très applaudi par les autres étudiants de son école. Pour un réveil écologique De plus en plus de diplômés veulent sortir de leur zone de confort qui leur est promise. Ils sont près de 30 000 déjà à avoir signé le manifeste pour un réveil écologique. L’idée est simple et tient en une question. À quoi ça sert de manger bio et de se déplacer à vélo si l’on travaille toute sa vie pour une entreprise qui ne respecte pas la planète ? Ces 30 000 étudiants, les futures élites, souvent passés par la moulinette des grandes écoles, ceux qui sont promis à un avenir disent « stop ». À l’instar d’Aurélien Augé, 22 ans, étudiant ingénieur à l’école des Mines. À la fin de ses études, il ne se voit pas signer un pacte avec le diable. Et il ne rechigne pas à l’idée de travailler pour une petite structure quitte à être payé moins. « Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peuvent changer le monde. C’est toujours comme cela que ça s’est passé », conclut Clément Choisne en empruntant ces mots à Margaret Mead, une anthropologue américaine. Le jeune ingénieur vient de trouver un poste de professeur dans un lycée nantais. Et voudrait à terme se lancer en politique.
A reblogué ceci sur Raimanetet a ajouté:
http://tiny.ph/1etZ => servir, c’ est accepter
J’ai également été très inspirée par l’écoute de son discours dont je partage les valeurs. Les ingénieurs devraient mettre leur énergie créative à inventer des systèmes durables qui aident les personnes à vivre décemment, à régénérer les sols et à restaurer les écosystèmes plus rapidement par exemple… Leur éthique personnelle devrait les empêcher de se vendre au plus offrant pour inventer des gadgets, des objets et des robots destructeurs et pollueurs. Ce qui manque donc aujourd’hui c’est l’éthique personnelle basée sur les valeurs…